Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 17:26

Une petite fille, aux portes d’une vie d’adulte, juste 13 ans. Pas encore l’heure de la gravité des choses, pas encore l’âge d’y croire. Sur son cœur une étoile jaune, greffée comme une sangsue  affamée d’innocence. Elle s’appelle Ethel, Ethel Katz…ne répétez pas son nom trop fort…elle en a peur maintenant….

ethel.jpg 

Fanny Lasserre, auteur et rédactrice en chef du magazine SUB-YU et Céleste Bollack , artiste peintre exposant dans le monde entier, ont travaillé ensemble sur ce récit court et bouleversant d’une petite fille juive pendant la Shoah. 

Regard inspiré et apaisant de Céleste sur les mots de Fanny, complicité bienveillante de Fanny sur le trait des dessins de Céleste, une magnifique symbiose pour une œuvre toute en délicatesse malgré la violence du thème. Mots et illustrations se répondent sereinement sans pour autant renier l’Histoire dans l’histoire, sans heurts inutiles, juste des mots sur des faits, des images d’une grâce enfantine, sur un drame innommable. Dans « Je ne m’appelle pas Ethel Katz », comme par cette étoile jaune clouée sur les poitrines, on est oppressée par l’injustice, mais la petite voix  d’Ethel susurre à nos oreilles des paroles rassurantes. Elle nous assure que rien ne pourra jamais anéantir la candeur, l’espoir et  l’universelle beauté de l’enfance, rien même le pire ! Un recueil magnifique et intergénérationnel !

 

Disponible sur BLURB :

 

http://www.blurb.fr/b/4214487-je-ne-m-appelle-pas-ethel-katz-fanny-lasserre-cele

 

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 19:48

 

9782070405916FS.gif

Il y a d'essentielles rencontres, en tout genre, en tout état, l'important résidant dans les contextes et non dans les formes. Rencontrer un livre est  une expérience inoubliable ! Comme vous, j'ai reconnu ma vie dans des vies d'autruis, respiré le parfum d'atmosphères familières à travers des récits et des lettres. Et ce presque regret de n'avoir pas écrit ces mots à la place d'autres, tellement ils me sont proches ? Que ne l'ai-je éprouvé, combien il m'a plu et ému à la fois ?

Au détour d'un chagrin, dans les méandres d'une imprévisible perte, j'ai encore croisé l'évidence. Ce magnifique ouvrage de Pascal Jardin m'est littéralement tombé dans les mains, et mon ange m'a dit qu'il n'y avait jamais de hasard.

"Le Nain Jaune", magnifique hommage au père ! Intransigeant, sans compromis, mais avec quel amour ! Des hommes comme ce nain-là, sont les géants d'une génération en perdition. Plus rien ne reste vraiment du courage et de l'honneur de ceux que la guerre a plusieurs fois heurté. "Personnages" au sens emblématique du terme, originaux parce que leurs vies l'avaient voulu, ils sont marquants à tout jamais et l'auteur, Pascal Jardin en fit à priori aussi les frais !

Il y a, dans cette histoire d'hommes, une profondeur parfois insoutenable tant elle est vraie, tellement on sent battre les coeurs par-delà les faux discours, les scènes de colères et de mésententes profondes. Le sang bouillonne dans les éclats de voix et coule ensuite naturellement, tendrement dans les veines de ses père et fils que rien ne réussira jamais à diviser.

Au moment du départ de l'un, l'autre se souvient de tout, récupère pièce après pièce les morceaux de sa vie avec lui, fondateurs, déstabilisants, inoubliables ...

Comme la roue tourne, les instants défilent, et dans l'hommage qui résume ce magnifique récit, je me suis volontairement perdue. J'ai reconnu l'empreinte d'un autre homme, presque semblable, à quelques fanfaronneries près, et j'ai adoré ce que Jardin m'a permis de "stocker" de lui, là dans ce petit coin de moi lui étant éternellement dévoué : sa vie pour mieux vivre la mienne !

Partager cet article
Repost0
13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 11:40

 

270221.jpg

Elle nous ressemble Layla ! Elle a soif comme nous de liberté et d'émotions fortes. Au gré des jours et des saisons, elle est parfois cette brillante étudiante d'une faculté américaine, parfois la fille d'émigrés indiens revenant chaque année au pays, à cheval sur deux cultures mais fiers de chacune.
Vingt années de présence sur le territoire américain ont fait de sa petite famille un exemple d'intégration aux yeux des uns et des autres. Dans les faits, les chocs culturels sont ardus et quotidiens. Et l'existence de Layla est amenée à changer. Les traditions séculaires des familles musulmanes d'Hyderabad ont rattrapé tous les espoirs d'émancipation de la jeune-fille, et son destin a déjà été scellé dans la terre aride de ses ancêtres. 
Layla est rentré au pays pour y être mariée. Au fond d'une chambre elle se morfond, pleure plus qu'elle n'a de larmes. Mais ce n'est pas de son futur mari, ce bel homme si charmant, qu'elle a peur ! Layla a un secret. Un secret si pesant dans l'implacable cynisme des rites de sa caste, qu'elle se verrait bien morte plutôt que d'avoir à en payer le prix. Mais le destin est joueur et se fiche bien des caprices humains. Il pleuvra à Madras, pour son voyage de noces. Il pleuvra plus que d'habitude et Layla va découvrir pourquoi...

 ***
 
L'Inde inspire, fascine et inquiète un peu aussi. Dans ce roman aux couleurs typiques, les sentiments rugissent, prennent le dessus sur le romantisme latent des traditions bollywwodiennes. Chronique d'un plays en pleine mutation mais encore engluée dans d'âpres non-dits, l'histoire de Layla émeut et concrétise l'idée d'un changement dans la continuité. Les religions s'affrontent encore, les femmes, sous leurs soieries et leurs tchadors, surveillent les luttes intestines, prennent des responsabilités à la mesure de la faiblesse des hommes et parfois se perdent dans leurs propres désirs. Un conte contemporain, réaliste et savoureux.

 

"Jours de pluie à Madras" par Samina Ali

Editions Folio

Prix du premier roman étranger en 2005

Partager cet article
Repost0
30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 13:13

Il y a 200 ans, naissait dans la bonne ville de Tarbes, un des artistes les plus talentueux de son époque. Jouissant d'une image plus pâle que ses contemporains, amis et parfois maîtres à penser, Théophile Gautier reste néanmoins l'auteur de chefs-d'oeuvre incontestés dont le captivant "Roman de la Momie" ou le "Capitaine Fracasse" et demeure, pour la postérité, un artiste multiple, abordant chacun de ses talents artistiques avec une immense poésie.

C'est pour célébrer l'amitié "percutante" et typiquement romantique qui unit en son temps, Gautier et l'auteur de la "Comédie humaine", que le musée Balzac propose actuellement une exposition émouvante sur les parcours entremêlés des deux hommes. Longtemps disciple de Victor Hugo, Gautier fut aussi un grand admirateur du "maître" Balzac. D'abord nouvelliste pour lui dans la "Chronique de Paris", ils furent tour à tour, amis, confidents puis ennemis jurés.

Dans la jolie demeure de la rue Raynouard, sont relatées et illustrées ces péripéties presque amoureuses, grâce à des portraits, extraits de lettres, manuscrits et témoignages. On découvre l'homme Gautier, peintre à succès, voyageur insatiable, poète tellement doué que Balzac lui aurait confié l'écriture de quelques vers dans ses "Illusions perdues". C'est à lui également que Baudelaire dédiera ses "Fleurs du mal" le considérant comme le poète parfait...peut-on rêver plus bel hommage?

Je vous invite à visiter cette exposition gratuite (c'est suffisamment rare pour être spécifié) vous en ressortirez emplis de grâce et si vous êtes comme moi, terriblement émus par l'évidence avec laquelle les merveilleux esprits se rencontrent !

 

Jusqu'au 29 mai 2011 à la Maison de Balzac, 47 rue Raynouard 75016 Paris

 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 14:32

Tout arrive et Houellebecq est depuis ce jour, lauréat du prix Goncourt !

Pragmatique, soft et plutôt réaliste sans pour autant délaisser une certaine perversité, "La Carte et le Territoire" est certainement l'une des oeuvres les plus accessibles de Houellebecq. On ne sait si l'on pressent plus l'homme que l'écrivain ou l'inverse, dans cette histoire, mais l'un des deux est plus présent qu'avant, et l'autre apparaît explicitement, puisque Houellebecq  a eu la fantaisie  de se mettre en scène et de s'inventer une fin (assez sordide) dans ce roman.

La solitude endémique de notre époque, le milieu littéraire (toujours), artistique, et le show biz en général, y sont écornés mais doucement, en tout cas sans profonde remise en question." La Carte et le Territoire" est une autre analyse extrêmement pointue de notre société. Les angles y sont moins aigus que d'habitude. L'auteur est un spécialiste, un omniscient, un échantillon de toutes les couches sociales à lui tout seul...

 Houellebecq connaît un énorme succès avec cet opus. Les lecteurs le sont depuis longtemps, mais cette fois-ci les jurés du Goncourt ont aussi été séduits et l'ont élu à 7 voix contre 2 ( ces deux voix étant pour Virginie Despentes qui récupère le prix Renaudot).

Bravo !

"La Carte et le Territoire"

Editions Flammarion

 

houellebecq.jpg

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 10:04

 

161318Curtiss_Falcon.jpg

L'"héritage", lourdeur et diversité de ce mot annonçant le manque.                                  

 Pour hériter, il faut avoir été reconnu, d'une manière ou d'une autre, il faut avoir touché une âme, qui dans la mort vous l'avouera encore. Et le paradoxe dans cet acte de foi, c'est qu'on doive souffrir pour en cueillir les fruits.                                                                                              

Nous parlons-là d'amour, certains héritent en dépit des bons sens, parce qu'il ne reste qu'eux, parce que les lois sont là...et puis il y a l'héritage tacite, celui qui s'effectue chez les vivants , comme une pensée unique, un échange qui va de soi. Un parent offre à ses enfants, son savoir précieux, ses valeurs, sa sagesse...c'est le seul héritage qui survivent aux années, le palpable se perd forcément un beau jour.

 J'ai eu l'immense chance d'avoir un grand-père, comme on les lit dans les contes anciens.Erudit, passionné, fier et sans concessions. Il m'a lu mon histoire, celle d'avant moi, d'avant lui et bien avant encore. Parce que sa famille était sa réussite, et qu'il y consacrait ses plus vives pensées, il a offert à chacun d'entre nous, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, les premières pierres essentielles pour bâtir une existence.                                                                        

 Et quand je pense à lui, ce sont nos conversations qui reviennent, les livres qu'il me conseillait, les photos anciennes qu'il me commentait, ses coups de gueule, l'intemporalité de ses réflexions, ses contradictions évidentes...il avait un passé chargé de souffrances, comme tant d'autres ayant traversé la guerre. Et ces brûlures ont forgé des hommes dont les générations actuelles auraient tant à envier.                  

 J'ai hérité de lui bien avant qu'il ne parte,des choses et des choses et des secrets aussi, j'en mesure bien la chance ! Je lui ai dit qu'il fallait se reposer...il s'est endormi ! J'attends son réveil depuis.                                                                                                                        

Je ne peux me résoudre à croire que mes enfants n'auront pas la chance de l'avoir auprès d'eux, je ne peux me l'imaginer parce qu'il est encore là, il est mon héritage !


blog-portraits-de-napoleon-bonaparte.jpg

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 11:41

L'écriture, universelle et rayonnante, a tous les pouvoirs, y compris celui de nous faire avaler des horreurs comme autant de caviars intellectuels. Il y a des littératures qui font mal, qui heurtent tous nos sens jusqu'à l'inacceptable. Mais certains faits paraissent moins indigestes et douleureux, encrés sur quelques pages innocentes.

En débutant la lecture de cette oeuvre de Cormac Mc Carthy, grand écrivain américain et contemporain, je ne savais à quoi m'attendre. Un seul à priori, celui laissé par l'affiche de sa récente adaptation cinématographique et la détresse absolue dans les yeux des personnages. Autour de moi, pourtant, les avis s'entrechoquaient. De la passion dévorante au dégoût absolu, ce livre avait toujours laissé des traces... aucune indifférence...j'étais en présence d'un incontournable...

Les débuts furent pénibles! On en prenait pour son grade! Mais je persévérais, je m'attachais à subir sans sourciller les assauts obscurantistes de ce curieux ouvrage.

Mon monde, le vôtre également, avait été dévasté par on ne sait quelle catastrophe nucléo-cataclysmique. La terre n'était plus qu'un lit de cendres encore fumantes, peuplée de cadavres à moitié enfouis et de sauvages cannibales. Le ciel était lourd et gris, seuls quelques humains "normaux" subsistaient on ne sait comment....parmi eux, un père et son fils.

L'homme voulait conduire l'enfant en lieux sûrs, vers le sud. La route qu'ils empruntaient pour y arriver, traversait, on l'imagine, tous les Etats-Unis. Le voyage était harassant, les conditions inhumaines. Encore plus initiatique que physique et risquée, la Route allait les emmener là où nul homme n'avait jamais pu aller...

 Noir, dur, poignant, sans aucune complaisance pour la nature humaine, c'est ainsi qu'on perçoit "La Route" de prime abord. Puis on chavire et l'admiration s'installe. On salue l'inspiration quasi mystique de l'auteur. Tous les sentiments jonchent le bitume de ce satané sentier. Père et fils s'éloignent parfois  du droit chemin, marchent sur les traces d'autres vagabonds,  rencontrent la peur et le danger, font des concessions pour continuer à avancer, se compromettent ou font preuve de dévotion. Ils n'ont plus qu'eux, l'homme regarde son fils comme il se contemplerait dans un miroir et veut lui offrir un futur, l'enfant comprend mais ne dit rien...

Tandis que leurs pieds s'abîment sur l'asphalte, ils tentent de garder leurs âmes....on ne peut en sortir indemne !

 

la-route.jpg


Partager cet article
Repost0
24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 16:21

Ne mentons pas : je suis un peu tombée sur cette histoire par dépit. Petite panne de livre un soir, curiosité et étonnement en découvrant ce titre et  puis plongeon immédiat dans la vie incroyable de cette Amélie Poulain à la sauce tunisienne et blessée par la vie.                                                                                                                    

Pas de Montmartre ou de quartier populaire pour Fatima, mais un voyage inopiné au pays des bourgeois du 16ème. Propulsée là par le sort et la tête envahie des rêves improbables qu'elle faisait dans son île de Djerba, Fatima Monsour va tour à tour apprendre à côtoyer une vieille comtesse un peu fofolle seule dans son appartement cossu, un écrivain américain sans le sous, une domestique sénégalaise chaleureuse et joviale ou un ancien petit rat de l'opéra reconverti en cambrioleur.  

A la fois actrice et spectatrice de la vie de son nouveau quartier, la jeune-femme, douée d'un sens de l'observation et d'un instinct exceptionnels, va rapidement devenir un élément indispensable de la petite communauté et même transformer l'existence  de chacun, sans même s'en rendre compte.

Un livre écrit à deux mains par deux américains (JOANNE et GERRY DRYANSKY).

L'on pourrait se croire perdu dans l'histoire un peu banale d'une immigrée maghrébine débarquant seule en France, et qui plus est, dans le quartier le plus chic de Paris, avec tous les aléas de sa  situation, mais on est finalement dans un conte charmant et humaniste, à plusieurs égards rassurant, et surtout, emprunt d'une quiétude étonnante.

La pauvre Fatima n'a pas eu la vie facile, et cela ne s'arrange pas les premiers temps, mais elle semble voler au-dessus de sa vie avec un détachement salvateur, qui lui permet, en plus de  son analyse parfaite du genre humain, de se sortir admirablement de situations délicates et de dénouer en plus tous les problèmes des gens qui l'entourent.

L'histoire est touchante, facile à lire et légère qomme les Happy ends au cinéma. On sort rassuré de cette aventure et la ballade est agréable !

"L'EXTRAORDINAIRE HISTOIRE DE FATIMA MONSOUR"

JOANNE et GERRY DRYANSKY

Editions Héloïse d'Ormesson

monsour.jpg

Partager cet article
Repost0
5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 14:46

Dans chaque artiste, une multitude de personnalités. Dans le génie, une seule personnalité et une multitude d'artistes....Qu'est-ce alors qu'un artiste génial ? 

Comme beaucoup d'entre nous, sortie du Clos-Lucé, de la Joconde et des machines volantes, je n'avais aucune idée de l'être Vinci. Dumoins l'ai-je découvert en lisant cette incroyable épopée, relatant la longue vie tumultueuse de cet inventeur virtuose, cet homme de sciences éclairé, au siècle des magnificences absolues. Plusieurs aspects m'avaient totalement échappé : la face sombre de l'homme, ses penchants inaltérables pour certains vices et l'importance considérable qu'il eut sur les courants artistiques de l'époque. Ses pairs le vénéraient comme un Dieu, il en fut un sous certains aspects, puisque  princes et rois lui firent allégeance.

Sophie Chauveau, après " La passion Lippi" et "Le rêve Botticelli", clôt avec le maître  Léonard, son hommage au siècle Renaissance. Souvent crue, presque vulgaire dans sa description des bas-fonds florentins, le lecteur en est un peu brusqué dans sa démarche de connaissances historiques, mais le résultat final est efficace ! On en sort rassasiée, imprégnée de l'époque et de ses contradictions, bousculée par la violence intrinsèque des destins qui en firent un siècle d'exception et plus proche de l'homme que du génie.

Une fresque remarquable et choquante dans le bon sens du terme !

"L'OBSESSION VINCI" chez FOLIO

A lire également du même auteur  : "LA PASSION LIPPI"  et " LE REVE BOTTICELLI".

vinci.jpg botticelli  lippi

Partager cet article
Repost0
25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 12:00

Amies, amis ! Vous êtes tous poètes, mais vous ne le savez plus !

Aujourd'hui, Hortense prône le retour en grâce des poètes et de la poésie !

Imprégnez  à nouveau votre existence de toutes les beautés de l’univers (Mme de Staël) !  Sachez trouver, comme le disait Hugo, le monde idéal sous le monde réel,  accoutumez vos yeux à chercher le meilleur dans ce qu’il y  a de pire ou de médiocre.

La poésie filtre la quintessence des choses. Le poète la digère, l’interprète. Le lecteur s’en délecte.  En ces temps un peu mornes,  entendre la douce musique de mots mûrement choisis, connaître le plaisir, l’étonnement, la subjugation de tirades fabuleuses, courtes et efficaces, en lisant simplement quelques lignes, n’est-il pas précieux ?

En plus, la poésie est écologiquement correcte! Moins de mots, plus de sens, des pages en moins, donc plus d’arbres dans les forêts….et dans les forêts, sous les branches, on rêve, et quand on rêve on est déjà poète….

« Poète est celui-là qui rompt avec l’accoutumance. »

Saint-John Perse (1887-1975)

« Les grands poètes et les grands artistes ont pour fonction sociale de renouveler sans cesse l’apparence que revêt la nature aux yeux des hommes. »

G. Apollinaire (1880-1918)

Hortense  espère donc vous offrir quelques instants de bonheur 

Le pin des Landes

On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;

Car, pour lui dérober ses larmes de résine,

L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !

Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.

Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !

Théophile Gautier (1811-1872)

L'Oustaou*

Au fond les mimosas, les embrunts les balayent,
Ils bruinent au lointain mais cherchent le soleil.
Dans un océan vert, jonché d'âcres aiguilles,
Les jeunes pins insouciants qui pérorent et frétillent.

Sur une branche un peu lasse, un  vieux geai braille encore,
Son cri d'après carnasse, refroidit le décor.
L'écureuil flamboyant descend de sa tourelle,
Et fait fuir en chantant les frêles tourterelles.

Mon pied, en avançant, fait craquer les brindilles,
Les pignes, les broussailles, les fougères en guenilles.
Ce froissement de feuilles sur la terre sablonneuse,
Enterre les frimas de saisons rigoureuses.

Tout juste émerveillés par les chaleurs nouvelles,
Les genêts délicats se préparent au réveil,
Et songent qu'un beau jour ils pareront aussi
De leurs pétales d'or les forêts endormies.

Hortensepoétesse à ses heures et ça fait du bien ..........)

*la maison (en landais)

Partager cet article
Repost0

Hortense Who?

  • : Le blog de les-chroniques-d-hortense.over-blog.com
  • : La vie de tous les jours en poésie, en douceur, avec de jolies idées, des inspirations du moment, des passions, des évènements agréables et des nouveautés, pourquoi pas des trucs qui nous énervent aussi parfois... des chroniques du temps qui passe mais ne nous dépasse pas !!!
  • Contact

Recherche

 

      fauteuil-jaune.jpgfauteuil-rose.jpgfauteuil-turquoise.jpg

Hortense rêve...

               

     Fauré Lepage       H. Wegner       Atelier Paulin

 

 

Pétales de pensées

"Il ne faut jamais jeter la pierre à une femme, ou alors des pierres précieuses."

Gabriel Domergue

"Mes lieux sont simples mais pas dépersonnalisés, sereins mais pas froids, séduisants mais pas opulents, doux mais pas nostalgiques, épurés mais pas restrictifs."

Andrée Putman

 "Les avantages d'un état d'éternelle virtualité me paraissent si considérables, que, lorsque je me mets à les dénombrer, je n'en reviens pas que le passage à l'être ait pu s'opérer jamais."

Emil Cioran

"Des centaines de fois j'ai pensé que New-York est une catastrophe, et une cinquantaine de fois :c'est une magnifique catastrophe !"

Le Corbusier

 

"L'art n'est pas un mensonge".

Gustave Flaubert

"Le luxe, ce n'est pas le contraire de la pauvreté mais celui de la vulgarité."

Coco Chanel  

"N'a de convictions que celui qui  n'a rien approfondi."

Emil Michel Cioran

"Il y a des appartements où les meubles poussent mal !"

Eugène Ionesco